Les 19 et 20 juillet derniers, ESENS était au rendez-vous de l'Ethereum Community Conference [5], la cinquième édition de la conférence internationale dédiée à la blockchain Ethereum et organisée à Paris chaque année dans le but de réunir les développeurs et les fondateurs de l’écosystème.

Une édition placée sous le signe de la maturité, avec de nombreux retours d'expérience autour de projets concrets s'inscrivant dans l'économie réelle.

Et cette fois encore, les DAO étaient à l'honneur, aussi bien en théorie qu'en pratique avec des use cases abordant notamment l'aspect juridique de ces organisations.

Après une année compliquée qui a compté plusieurs crash du marché des cryptomonnaies, c'était un réel plaisir de participer de nouveau à ce rendez-vous qui rassemble une communauté restée fidèle à ses principes, très attachée à une philosophie de partage, de collaboration et de transparence, bien loin des récents scandales provoqués par certains projets qui ne s'inscrivaient pas dans cet état d'esprit.

Kevin Owocki, co-fondateur de Gitcoin, a eu l'honneur d'ouvrir le bal de cette nouvelle édition de l'EthCC. Pour rappel, Gitcoin est une plateforme permettant aux développeurs du monde entier de participer, d’être rémunérer ou de financer des projets open source.

Kevin en a profité pour nous présenter Gitcoin Passport et soutenir le white paper de Vitalik Buterin : Decentralized Society : Finding Web3’s Soul. Un moyen d’atteindre cet objectif de décentralisation passe notamment par la mise en place d'un système d’identité décentralisé et de token lié aux personnes.

Je vous encourage vivement à lire ce white paper qui s’attaque à la composante des relations sociales dans le Web3.

La conférence suivante à laquelle j'ai pu assister était présentée par William Bailey, co-fondateur de Bolero Music, venu nous parler de l’utilisation d'Ethereum dans le monde de la musique.

Personnellement, j’ai beaucoup apprécié ce format de talk, très ancré dans le réel avec la présentation de projets ayant pour vocation d'introduire la blockchain dans le quotidien du plus grand nombre, technophile ou non.

Bolero Music permet aux artistes de mettre à la disposition de leurs fans des “social tokens” ou des NFT. Un an après leur lancement, William nous a partagé son retour d’expérience.

Basée sur la popularité de la musique, le potentiel d'utilisateurs de la plateforme est très important et plusieurs tendances se dessinent déjà :

- Les utilisateurs de Bolero Music ne s’intéressent pas au fonctionnement de la blockchain.

- Les fans de musique veulent avoir de l’impact et de la reconnaissance.

- Les utilisateurs voient leurs tokens comme un historique de leur soutien et de leurs goûts musicaux.

- Les tokens suivent le même rythme d’adoption que le streaming en 2010.

Des constats très encourageants pour l'avenir de la plateforme et de son écosystème; d'autant plus que le monde de la musique semble être un excellent terrain pour amener de nouveaux utilisateurs sur la blockchain, et ce sans même qu’ils ne s’en rendent compte ou qu'ils n'aient besoin de s'y intéresser.

Au cours d'une autre conférence tout aussi intéressante, Camilla McFarland de Mojito, nous a également fait un retour d’expérience sur l’onboarding de certaines grandes marques dans l'univers des NFT.

Pour ceux qui ne connaitraient pas encore, Mojito est une plateforme Web3 dont l'objectif est d'aider les marques, les équipes sportives et les créateurs les plus emblématiques à faire leur entrée dans le monde du Web3 via les NFT.

Et comme on peut l'observer ci-dessus, Mojito a déjà un sacré tableau de chasse à son actif !

Il en ressort que l’une des difficultés majeures rencontrée par ces marques et leurs utilisateurs “non initiés” réside dans l’expérience utilisateur du Web3.

Et pour cause, si une marque veut pouvoir vendre des NFT à ses nouveaux utilisateurs, ces mêmes utilisateurs doivent forcément d'abord ouvrir un compte sur un exchange pour pouvoir acheter des cryptos, installer Metamask, transférer les cryptos sur Metamask, et enfin, pouvoir effectuer leur paiement. C’est donc un processus assez laborieux, surtout pour des novices.

On pourrait aussi leur permettre de régler leurs achats par carte bancaire et de transférer leur NFT sur un portefeuille géré par un tiers... Une opération bien plus simple, certes, mais aussi beaucoup moins sécurisée.

Mojito a donc développé un outil qui vient combler le fossé entre ces deux solutions afin de simplifier l’accès aux NFT pour les marques et leurs utilisateurs. C'est passionnant de voir comment l'écosystème œuvre pour l'ouverture du Web3 à tous !

Un autre sujet qui me passionne : celui des DAO.

On parle ici de coopération et de collaboration entre êtres humains dans le but de poser les briques et de bâtir notre futur commun.

La talk de Simona Pop, au cours duquel elle explique retrouver les mêmes mécanismes dans la nature, m’a particulièrement marqué.

Ou encore l'intervention d'Ivan Fartunov d’Aragon concernant d'autres retours d’expériences sur les DAO, les exemples à suivre et à éviter, sans oublier la conférence de NEAR sur ses coopératives digitales...

Les pistes de développement sont donc nombreuses et certaines expérimentations portent déjà leurs fruits.

Pour le moment, les DAO se cantonnent à l’organisation d’un écosystème dans le but de le faire grandir et ses principaux utilisateurs sont donc développeurs, entrepreneurs ou investisseurs. A terme, cependant, l'objectif est bel et bien d’étendre les DAO au monde entier afin que chacun puisse s’organiser autour de la thématique qui lui importe. 

Un autre sujet incontournable de cette cinquième édition de l'EthCC était evidemment celui Gaming.

Avec de multiples conférences autour de la thématique du jeu vidéo, nous avons eu de multiples autres retours d’expériences sur les modèles économiques et les outils qui commencent à émerger pour faciliter la migration des jeux vers Ethereum.

Ken Timsit nous a notamment présenté Cronos, un écosystème qui propose un framework de développement pour s’intégrer rapidement et avoir accès à tous les utilisateurs des autres jeux de la plateforme.

Enfin, Jordi Baylina de Polygon nous a annoncé que le code de zkEVM était désormais disponible en open source sur GitHub.

Pour rappel, la zkEVM est une évolution majeure des solution de “layer 2” qui permet de réduire drastiquement les coûts de transactions sur Ethereum et d’accélérer le nombre de transactions par seconde sans pour autant sacrifier la sécurité. Tout cela est permis grâce au protocole Zero Knowledge, et bien sûr, tout le code développé pour Ethereum est déployable sur cette zkEVM.

Une grosse annonce qui présage un beau rebond de tout l’écosystème.

Pour clôturer ce retour, un grand merci à tous les organisateurs de l'EthCC [5] et aux speakers présents lors de l'événement !

Je n’ai évidemment pas pu assister à toutes les conférences réparties sur six salles durant ces trois jours de conférence, mais ce sont tous ces partages de connaissances et d'expériences qui encouragent la reflexion et permettent à l'écosystème tout entier de continuer à avancer.

Et même un crash du marché des cryptos n'empêchera pas ces mordus de la décentralisation d’avancer et de BUIDL !

Envie de vous (re)plonger dans les talks de l'EthCC [5] ? Retrouvez les playlists de l'évènement organisées par salle de conférence par ici.

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Article rédigé par Anthony, Architecte Cloud, membre de la DT ESENS, blockchain enthusiast et Tech Lead d'aedile.

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